Quelle approche pour le développement dans un environnement conjoncturel

Quelle approche pour le développement dans un environnement conjoncturel

La triptyque Urgence-Réhabilitation-développement pose des réelles préoccupations méthodologies et opérationnelles particulièrement dans les pays de l’Afrique sub-saharienne, bénéficiaires de l’aide de développement.

En effet, le changement climatique, l’érosion éolienne et hydrique, les sècheresses récurrentes, les catastrophes naturelles, les conflits, la faible capacité des états et la mauvaise gouvernance sapent toutes les réalisations en matière de développement dans ces pays. Ce qui fait que d’un point de vue opérationnel on tombe de l’urgence à la réhabilitation, ou de la réhabilitation à l’urgence, ou encore du développement à l’urgence. Cette situation est accentuée par un manque d’approche linaire entre l’urgence, la réhabilitation et le développement dans la formulation des projets. Surtout que les donateurs qui financent les urgences, ne financent pas forcement la réhabilitation, ou le développement.

A cela s’ajoute l’instabilité politique, occasionnant des changements de régime et de nouvelles directives nationales  et document de stratégie dans le cadre de partenariat.  La plupart de ces directives sont fait sans un large consensus autour des réelles préoccupations des populations. A titre d’exemple au Niger on est passé en matière de développement de la SDR « stratégie du développement rural », au PDES « plan de développement économique et social », au programme spécial du président de la république, à l’initiative trois N « I3N ». Cet état de fait désoriente les bailleurs de fonds, car il suffit d’une simple alternance pour mettre à néant les réalisations. Chaque régime est prompt à élaborer des nouvelles stratégies et directives sans se soucier des actions antérieures, sans évaluation des stratégies anciennes ni même des politiques.

Il faut noter également la politisation accrue des services de l’état et de ses démembrements. En effet, avec la démocratisation, la notion du bien public et de service public deviennent une problématique à résoudre pour amorcer un bon développement économique et sociale du Niger. Le mérite, l’abnégation des agents ne sont plus à l’ordre du jour. La ponctualité est devenue le cadet de soucis des agents de l’Etat. La corruption et l’affairisme dans la gestion est monnaie courante.

En fin il est à souligner une insuffisance d’outils de planification et de coordination des actions de développement pertinent et fédérateur. Ce qui fait qu’il n’existe pas véritablement d’outils d’orientation des actions des ONG et organisme en fonction d’une analyse circonstancié.

Dans ce contexte, le développement économique et social risque d’être un vain mot. C’est pourquoi il est impérieux de réfléchir sur un mécanisme de coordination, d’implantation des projets et action de développement qui puisse permettre d’apporter une assistance aux bénéficiaires en situation d’urgence, de renforcer leurs capacités de réaction face aux chocs dans la réhabilitation et le développement et créer une complémentarité entre les acteurs de manières à apporter un paquet de réponse aux groupes les plus vulnérables. Proposer un schéma d’opérationnalisation des actions de développement et d’urgence en lien avec les réelles préoccupations du pays et renforcer la bonne gouvernance. En effet, sortir de la politisation ambiante, donner une vision plus accès sur le développement des communes, responsabiliser les citoyens dans la conduite de leur devenir pourrait être à la base du décollage du développement économique et social.

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