Editorial politique

23 mars 2016

Editorial politique

Il ne faut pas qu’on se leurre le problème de la politique nigérienne est beaucoup plus profond qu’un simple partage de gâteau. Il y a d’abord un problème de culture politique. A lire les différentes analyses on se rend compte que la politique nigérienne est fortement personnifiée, on choisit les hommes, leur provenance, et non leur projet de société. Les positions des uns et des autres sont dictés par soit le maintien dans la mangeaille, ou le profit futur à avoir si telle ou telle personnalité arrive à accéder au perchoir. Ce qui a pour conséquence une impunité ambiante, créant beaucoup d’injustice et de frustration dans les cœurs des adeptes du changement et du politiquement correcte. La pléthore des partis politiques, la place prépondérante des commerçants et autres marchands d’illusion corrobore cet état de fait. L’autre effet pervers se ressent également dans le pourrissement de l’administration publique, de la fonction publique dans son ensemble. Le mérite, a laissé la place à l’appartenance politique pour l’octroi des postes de responsabilité jusqu’à la maternelle. Chacun y va de son ingéniosité pour avoir de quoi  » mettre sous la dent ». Les vrais juges sont mis sur le carreau, le droit est presque bafoué. Alors que des voleurs de 5000FCFA croupissent en prison des pilleurs de déniés publics se la coule douce, sans en être inquiété aucunement. Le tableau est franchement scabreux pour ce pays.
Ensuite les intellectuels ceux qui sont censés donner le bon exemple, utilisent leur intelligence, leur facilité de langage pour accroitre la vampirisation du peuple. Au point où la politique dégoûte. Les politiciens n’hésitent pas à dire sans ambages que  » la politique est le meilleur moyen pour s’enrichir ». Malheureusement cette classe politique dans son ensemble excelle dans cette entreprise de pillage et rapine du peuple aidé en cela par des individus sans foi ni loi. Est-ce vraiment ça la politique? Où le bonheur du peuple ? En effet, le peuple est agenouillé par des préoccupations existentielles ; insécurité alimentaire, problème de santé, une éducation au rabais, une paupérisation galopante…etc.
Le problème de l’ethnocentrisme tant chanté ce dernier temps est juste un moyen de conquête du pouvoir, utilisé malheureusement par tous ces politiciens. C’est une arme pour drainer les gens avec soit. Alors que l’ethnocentrisme pouvait être le moteur du développement des régions à conditions que la décentralisation, le transfert des compétences et l’autonomie des régions soient une réalité, cette concurrence positive pourrait être une émulation du développement à la base. L’on pourrait utiliser cette fierté locale pour résoudre le problème d’incivisme fiscale, de promotion d’une vraie démocratie à la base. A l’image de « ici c’est paris », on peut alors dire ici c’est Téra, la capitale de sonrai, ou Ici c’est Dirkou l’âme des Toubou, sans être taxé d’ethnocentriste.
Face à tous ces problèmes je crois qu’il est grand temps de refonder la politique Nigérienne. Il est de notre responsabilité de changer les choses, car un autre Niger est possible même si selon Bourdieu un sociologue Français « L’histoire sociale enseigne qu’il n’y a pas de politique sociale sans un mouvement social capable de l’imposer ». La politique c’est un art, mais l’art de servir le peuple est non ce servir. Il est grand temps de revenir à l’orthodoxie politique, responsabiliser et encadrer les institutions de l’état pour qu’elle joue leur dans le respect des nigériens et du Niger. Il faut également un consensus autour des priorités nationales. Prenons l’habitude d’évaluer nos politiques pour mieux assurer le bonheur du peuple. Les commerçants doivent faire le commerce et uniquement le commerce, ceux qui comprennent la politique et qui en ont le bagage requis intellectuellement peuvent s’y intéressés, et ceux qui ne savent que faire le commerce, doivent payer les dues de l’état, de n’importe quel bord qu’il soit. Des conditions équitables, complétives d’accès au marché doivent être respecté et des gardes fous pris dans la réalité et tout contrevenant châtié.
La pléthore des partis doit être une histoire. Aucune démocratie ne se construit dans la pagaille et le discours belliqueux et insultant. Je suis peut-être rêveur mais il faut ça pour que le Niger avance véritablement…

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