Feuilleton politique : L’aveugle sur le Manguier

Première partie

J’aperçois là-bas sur un arbre perché un homme. Il est aveugle. Pourtant, il a réussi à se hisser au sommet de l’arbre. Il pense être à l’abri de ce qui se passe sur terre. Mais il ne sait pas que l’arbre est à côté d’un grand trou. Sa racine principale est dehors. D’ailleurs une grosse mangouste y a élu domicile juste à côté. Un grand ouragan se prépare, quelque part dans l’atlantique avec une vitesse phénoménale, cet ouragan sera à moins de quelques minutes, là où est le bon homme aveugle. Mais tout ça notre ami perché ne voit rien. En tâtant les fruits de l’arbre il s’est rendu compte que c’est un manguier. Alors point besoin de descendre pour chercher de la nourriture. En effet une fois sur ce fameux manguier le visiteur est pris en charge à cent pour cent pendant une durée de cinq ans ou dix ans pour les plus chanceux. L’eau n’est pas un problème puisqu’il est servi à volonté. Se coucher également n’en est pas un. Ce qu’il ne faut pas faire sur l’arbre c’est surtout gaspiller les fruits, ou les donner à des gens qui ne sont pas dans le besoins. Il faut veiller à ce que l’arbre soit régulièrement arrosé, sans eau  la terre du jardin se creuse elle-même, mettant à nu les racines. L’ombre de l’arbre abrite des êtres exigeants prompt à sortir en cas de manque d’eau ou quand la chaleur est insupportable.

Le manguier a eu plusieurs visiteurs depuis le départ des grands explorateurs et chasseurs, ceux-là qui ont trouvé le jardin. Mais, personne ne l’a planté, c’est une providence. Par le passé il y avait eu plusieurs manguiers à des endroits différents du jardin. Il y avait une source qui y coulait. Les sècheresses et surtout la paresse et le gain facile des explorateurs et visiteurs ont fait tarir cette eau. Résultat, les autres manguiers perdirent la faculté de produire des fruits, seule le Manguier central en a gardé, puisque entretenu et arrosé. Au départ des chasseurs et explorateurs qui étaient également aveugle, seuls les habitants de l’ombre ceux qui leur ont donné allégeance ont le droit de côtoyer le manguier central.

Le problème pour le cas de notre aveugle ce qu’il ne peut voir l’ouragan venir. Il entend la douce caresse du vent sur ces joues et semble se délecter de ce beau temps. Alors que chaque minute qui passe l’ouragan arrive avec une vitesse vampiresque. Du simple tempête de degré mineur, l’ouragan est devenu de force n sur l’échelle de mesure, et dépasse de loin Cathérina. Elle est chez nous Djarou ou Balaou (danger extrème)… Mais tout ça notre aveugle ne le sait pas…Mais je ne vous ai pas raconté comment il est arrivé sur l’arbre.

En fait, Notre aveugle avant de perdre la vue était un fervent fonctionnaire, l’un des plus consciencieux peut-être. Mais avec le temps il fut atteint par cette maladie appelé vertigo ou dimocus, une de celle qui attaque les yeux, cultive l’ego, développe dans certaines consciences la maladie du gain facile. Cette Maladie attrape seulement ce qui sont égoïste, fourbe et calculateur, et quelques rares intègres et humble. Si vous êtes humble, sérieux et droit, même si elle vous attrape elle guérit vite. Alors un matin de février 1990, Dieu souffla un vent de liberté dans cette partie du monde. Le virus de vertigo et dimocus depuis lors s’implanta dans certaines consciences. Le dimocus est une maladie dont le traitement est difficile à trouver. Elle existe depuis la nuit des temps.